Si l’on en croit les principaux organes de presse, « Quelque 1.200 personnes, selon les chiffres de la préfecture de police de Paris, ont manifesté cet après-midi ( 31 janvier) en soutien à l’appel des comités de soutien à Julien Coupat » Le Figaro (1)
« Des incidents ont eu lieu lorsque le cortège est passé à proximité de la prison de la Santé (XIIIe arrondissement), où est détenu Julien Coupat, … Des tirs de feu d’artifice à l’horizontale, des jets de projectiles et de fumigènes ont visé les CRS, qui maintenaient un important cordon, avec grilles et canon à eau, pour empêcher les manifestants de s’approcher de la prison. » Le Monde (2)
« Ces échauffourées ont occasionné huit blessés dans les rangs des forces de l’ordre, dont deux ont dû être hospitalisés. Les policiers ont procédé à quinze interpellations « en flagrant délit », selon la PP, pour tir de fusées, outrage à agents de la force publique ou détention de produits stupéfiants….Le cortège est arrivé sans autre incident place Denfert-Rochereau (XIVe arrondissement), où a eu lieu la dispersion. Les derniers manifestants ont été dirigés vers le métro par la police peu après 18H00″
AFP (3)
J’étais l’un des 1.200 manifestants selon les chiffres de la préfecture de police de Paris. Et je me dois de reconnaitre que certains des faits sont conformes à la réalité, même si l’appréciation du nombre de manifestants par la préfecture de police de Paris est toujours surprenante. A proximité de la prison de a Santé le dispositif policier était en effet impressionnant, la Bastille ne bénéficiait surement pas d’une telle protection le 14 juillet 1789, mais si effectivement des feux d’artifices ont été tirés, il ne m’a jamais semblé que l’objectif des manifestants était la prise d’assaut de la prison…
Par contre les conditions d’au moins une des interpellations en fin de manifestation me paraissent surprenantes.
J’ai pris, comme beaucoup de manifestants, le RER à Denfert-Rochereau. A l’accès de la zone RER, derrière les portillons se tenaient un groupe de policiers. Plusieurs jeunes ont franchis les portillons, avec des tickets, devant moi et l’un d’eux a été interpellé par les policiers, collé au mur et fouillé. Quelques voyageurs se sont arrêtés immédiatement. Un policier indiquant que le jeune était retenu pour détention de stupéfiant. Rapidement un attroupement s’est formé, le fait que le jeune interpellé que les policiers ne relâchaient pas était noir n’était visiblement pas fait pour calmer les choses, l’accusation de police à la solde d’un état raciste à rapidement fusée.
La suite est l’on ne peut plus classique, de plus en plus de monde dans l’attroupement, des renforts de police, le jeune jeté au sol puis menotté, une bousculade, et pour finir des lacrymogènes dans les couloirs du RER…
Au vu d’une telle interpellation, je ne peux que m’interroger sur le rôle assigné à la police sur une fin de manifestation. En effet, cette manifestation comme le note l’AFP se termine sans autre incident place Denfert-Rochereau. Dans ces conditions à quoi sert ce contrôle et cette interpellation dans les couloirs du RER.
Si le maintien de l’ordre public est l’objectif recherché il semble préférable de laisser partir les manifestants qui quittent paisiblement le lieu de la fin de la manifestation plutôt que de créer un nouveau point de tension.
L’objectif recherché aurait-il été donc autre sur cette fin de manifestation de soutien à l' »ultra-gauche » ?
(3)http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jbzr4X9nGG35DhHm5vyo4HUaO67g
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