Aucun lien entre Georges Frêche et Pie XII et pourtant les hasards du calendrier amènent parfois à des rapprochements surprenants.
Une dépêche de l’AFP du 18 octobre indique que » La fédération héraultaise du Parti socialiste a officiellement demandé vendredi la réintégration dans le parti de Georges Frêche, le président de la région Languedoc-Roussillon, qui en avait été exclu en janvier 2007 après des dérapages verbaux ». Le congrès de Reims devra statuer sur cette demande. Ce congrès promettait déjà d’être animé, cette question là n’est sûrement pas pour apaiser les débats. En effet, les dérapages verbaux dont il est question sont des propos racistes tenus par Georges Frêche en réunion du conseil d’agglomération, mais dérapages qui semble-t-il étaient loin d’être les premiers.
Une semaine avant, dans son édition du 11 octobre, un article de Stéphanie Le Bas dans le Monde nous apprenait que Benoît XVI avait de nouveau plaidé, jeudi 9 octobre, pour la béatification du pape Pie XII. Pie XII a été pape du 2 mars 1939 au 9 octobre 1958, et s’est fait remarqué par un assourdissant silence pendant la déportation et le massacre de millions de personnes organisés par l’Allemagne nazie avec la complicité active de trop nombreux gouvernements européens. Benoit XVI justifie ce silence » Souvent c’est dans le secret et le silence qu’il a agi parce que justement, à la lumière des situations concrètes de la complexité de ce moment historique, il avait eu l’intuition que c’est seulement de cette manière que l’on pouvait éviter le pire et sauver le plus grand nombre possible de juifs », a défendu le pape » mais comme le souligne Stéphanie le Bars » L’analyse complète de cette époque par les historiens demeure soumise à l’ouverture de l’ensemble des archives du Vatican. », ouverture qui relève de la décision de Benoit XVI qui apporterait là des éléments tangibles concernant la position de Pie XII et de l’ensemble de l’Eglise catholique pendant la guerre et l’après guerre.
Ces deux éléments, outre la proximité dans le temps de ces deux informations, ont un point commun, une institution évacue un comportement, des propos qui dans les deux laissent apparaître une vision raciste de l’humanité. Certes, l’on pourra disserter longuement pour savoir si le comportement de l’un ou les propos de l’autre ont le même degré, la même dangerosité.. Mais la question n’est pas une question de degré, tous les comportements racistes sont condamnables, et il y a une continuité mortelle du dérapage verbal à la purification ethnique.
Les décisions à prendre par le PS et par l’Eglise catholique dans ces deux cas sont attendues et seront lues avec beaucoup d’attention par les militants antiracistes certes mais aussi par les tenants de la supériorité de la race blanche pour y trouver le cas échéant un nouvel appui pour leurs thèses nauséabondes.