Selon Lyoncapitale.fr une proposition de loi pourrait être déposée en juin « pour autoriser la construction d’une douzaine de stades d’environ 50 000 places chacun dans la perspective de l’Euro 2016 que la France souhaite accueillir. » (1) Rien de surprenant, dans son discours de soutien à l’Euro 2016 du 5 mars dernier Bernard Laporte justifiait sa conviction « d’autant plus forte aujourd’hui avec la crise que nous traversons…que la construction de stades, c’est à court terme des investissements et de l’activité, et à moyen terme du développement et des emplois pour nos régions ».(2)
Que la construction de stades soit à court terme des investissements et de l’activité; cela semble une évidence, et cela est vrai de tous les équipements publics et aussi bien de la construction que de la rénovation. Mais cette évidence ne se retrouve pas dans les priorités du plan de relance du gouvernement dont fait partie Bernard Laporte, cette incohérence n’est qu’apparente, en effet, les financements des grands stades se feraient dans le cadre de Partenariats Public Privé parés de toutes les vertus au contraire de l’investissement public responsable des déficits publics… En clair, ces projets étant déclarés d’intérêt général, les structures privées peinant à financer, la proposition de loi permettrait, aux collectivités locales de participer à ce financement.
Pour ceux qui seraient surpris voire choqués de tels financements, il n’est pas inutile de s’interroger sur le financement des infrastructures d’accès à l’empire Mickey à Marne-la-Vallée.
Mais une autre question se pose ici en amont, pourquoi privilégier la construction de grands stades alors que le recensement national des équipements sportifs fait apparaitre à la fois une vétusté d’un nombre important d’équipements et une inégalité d’équipements sur l’ensemble du territoire.
Le choix à effectuer était clair d’un coté investir dans la rénovation et la construction d’équipements de proximité utilisés tous les jours pour développer l’éducation physique et sportive à l’école et permettre l’accès de toutes et tous aux pratiques sportives ou investir dans de grandes enceintes de prestige remplies de temps en temps pour développer le sport qui se regarde et non le sport qui se pratique, OL Groupe organisé autour de l’Olympique Lyonnais se définissant comme un acteur leader des médias et du divertissement sportif en France (3).
Bernard Laporte a choisi, ou du moins a exprimé le choix du gouvernement, l’Etat n’investira pas dans la pratique sportive pour toutes et tous mais dans le « divertissement sportif ».
Le choix n’est pas nouveau, tel sous l’Empire Romain, du pain et des jeux suffiront à faire taire les langues !
(1) http://www.lyoncapitale.fr/index.php?menu=01&article=7686
(3) http://investisseur.olympiquelyonnais.com/content/blogcategory/3/2/lang,fr/