Le 12 juillet 1998, des millions de personnes fêtent la première victoire en Coupe du monde derrière une équipe Black-Blanc-Beur. Depuis lors,,l’euphorie est retombée et les commentaires ont fusé en tout sens : de Georges Frêche, président de la région Languedoc-Roussillon, qui était encore membre du parti socialiste, qui avait déclaré que l’équipe de France lui faisait honte, « Bientôt elle comptera onze Blacks » à l’ineffable Finkielkraut pour qui une équipe « black, black, black » faisait « ricaner toute l’Europe ».
Soyez rassuré, la Fédération Française de Football, sous la présidence de Jean-Pierre Escalettes a pris la décision lors de son assemblée fédérale du 29 mai 2010 d’imposer aux mineurs étrangers qui demandent une première licence de justifier de cinq années de présence en France. Un jeune qui arriverait en France à 12 ans aurait donc la possibilité de jouer au foot en club dès l’âge de 17 ans. Selon la Fédération, cette décision serait une transposition d’une décision prise par l’UEFA présidée par Michel Platini. L’UEFA affiche ses « valeurs » sur son site, elles sont bien sur onze, communication oblige, et la sixième est « protection des jeunes et formation ». C’est officiellement pour protéger les jeunes footballeurs des trafics de joueurs que cette réglementation est mise en œuvre. L’on peut douter, vu les sommes en jeu, de son efficacité face à cette traite d’êtres humains, mais l’on est déjà certain qu’elle va rendre impossible la pratique sportive de leur choix à de nombreux enfants.
Cette situation est intolérable, dans un contexte de xénophobie exacerbée, une fédération sportive, aussi puissante qu’elle soit, ne peut s’arroger le droit de décider qui de nos enfants jouera ou ne jouera pas.
Dirigeants sportifs et élus locaux, il nous appartient de veiller à ce qu’aucun enfant ne soit rejeté en raison de sa nationalité.