L’Humanité a publié, le 15 février, un article sur la situation à Gao, dont le titre est « Les islamistes pullulent à Gao. » Le choix du verbe pulluler est pour le moins surprenant. D’une part, parce que la définition qu’en donne le dictionnaire de l’Académie française est sans équivoque : pulluler signifie « se multiplier en abondance et en peu de temps ; être en très grand nombre, grouiller (généralement en mauvaise part). » Et les exemples parlent d’eux même : « Le chiendent pullule. Les moustiques ont pullulé cette année. » D’autre part, parce qu’il renvoie à des slogans haineux qui visaient les juifs.
Le choix de ce vocabulaire participe à une déshumanisation, à la catégorisation en sous-espèce. Sous-espèce à la fois au sens biologique : « niveau intermédiaire immédiatement inférieur à l’espèce » et sous espèce au sens d’espèce inférieure. Et le fait que ces individus ne soient plus membres de l’espèce humaine justifie alors un traitement différent de celui accordé aux êtres humains, et Guantánamo se profile à l’horizon.
Le combat pour les droits humains ne souffre aucune exception quel que soit l’être humain concerné et quels que soient ses actes, il conserve son humanité de manière imprescriptible. Il est regrettable que l’Humanité, qui sous-titre » le journal fondé par Jean Jaurès » s’autorise de tels dérapages.
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