« L’impossible nous ne l’atteindrons pas, mais il nous sert de lanterne. »
René Char

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Second tour des élections départementales en Val-de-Marne

L’objectif de ce second tour est clair : conserver une majorité départementale résolument à gauche. La participation désastreuse du premier tour, 70,02 % pour le département oscillant entre 63,31 % à Maison-Alfort et 79,62 % à Vitry-sur-Seine 2, n’a permis aucune triangulaire.

Le maintien d’une majorité de gauche se jouera donc dans les cantons où des candidat·e·s de gauche seront opposé·e·s pour ce second tour à des candidat·e·s de droite. Dans ce cas de figure la seule option est le vote pour les candidat·e·s de gauche et quelques que soient les résultats du premier tour, vu les taux d’abstention, rien n’est joué.

Dans quelques cantons des candidat·e·s de gauche s’affrontent au second tour. En raison de l’absence de proportionnelle pour les élections départementales certaines tendances politiques sont sous-représentées au sein du conseil départemental. Dans ces cantons, l’on peut donc choisir de voter pour diversifier la représentation des formations de gauche au sein de la majorité départementale. Si dans certains cantons, Alfortville, Le Kremlin-Bicêtre, Ivry-sur-Seine, Vitry-sur-Seine 2, des écarts significatifs existent entre les candidat·e·s et pourraient laisser présager un résultat clair pour le second tour.

Dans le canton de Vitry-sur-Seine 1 la situation est bien différente. Frédéric Bourdon et Naïga Stefel, candidat·e·s écologistes sont en seconde position avec quarante-quatre voix de moins que leurs adversaires du jour M. Jean-Claude Kennedy et Isabelle Lorand. Un vote en leur faveur pourrait être une occasion de mettre une authentique touche de vert dans la majorité départementale val-de-marnaise. Frédéric Bourdon est le chef de file d’une opposition de gauche au conseil municipal de Vitry-sur-Seine.

Je connais personnellement Frédéric Bourdon, j’ai travaillé à ses côtés au cabinet de la communauté d’agglomération de Val de Bièvre, puis nous nous sommes retrouvés à la mairie d’Arcueil où il est devenu directeur de cabinet alors que j’étais adjoint au maire. Je n’ai aucun doute sur son engagement et sur sa capacité, qu’il a souvent démontré, à travailler en étroite collaboration avec l’exécutif départemental.

Second tour dans la onzième circonscription du Val de Marne

Emmanuel Macron, ou plutôt le produit politique ayant pour nom Emmanuel Macron et construit sur mesure pour créer une pseudo-gauche ultralibérale répondant aux désidérata des grands groupes financiers, semble en passe d’atteindre son objectif. Dans la quasi-totalité des circonscriptions au second tour sera présent.e un.e candidat.e labellisé.e La République en marche.

Le risque, annoncé comme inéluctable par la presse, est grand que le parlement soit outrageusement monocolore et au service d’un projet politique inquiétant, hausse de la CSG sur les retraites, déconstruction du Code du travail, affaiblissement du rôle du parlement par l’utilisation des ordonnances, remise en cause des libertés fondamentales avec l’inscription dans le droit commun des mesures relevant de l’état d’urgence…

À la fin de cette longue séquence électorale ; il nous appartiendra d’analyser les causes de cette catastrophe et d’en tirer les conséquences.

En attendant, dimanche aura lieu le second tour des élections législatives. Dans la onzième circonscription du Val-de-Marne, la candidate La République en marche est arrivée en tête au premier tour. Mais contrairement à de trop nombreuses circonscriptions, le Front national et Les Républicains ont été éliminés au premier tour. Cette candidate sera opposée au candidat de La France insoumise, Djamel Arrouche.

Je serai encore de tous les combats contre la droite, fut-elle relookée en macronisme. Ce combat je le mènerai dans les mobilisations, dans la rue mais aussi dimanche en votant pour Djamel Arrouche pour tenter d’avoir une réelle opposition de gauche au parlement qui s’oppose à la politique ultralibérale.

Faire barrage au Front National ?

Les perspectives offertes par les seconds tours d’élection sont rarement réjouissantes, mais cette fois-ci c’est pire encore : nous sommes à nouveau soumis à cette injonction « faire barrage au Front National. » Et pourtant la seule option possible est insupportable, avec un candidat porteur d’une régression sociale assumée, dont le programme, avalisé par le président du MEDEF, prévoit la révision du Code du travail par ordonnance. Ce candidat n’est pas un candidat antisystème, comme il voudrait nous le laisser croire. Sorti de l’ombre par Messieurs Hollande et Valls qui devront en rendre compte, puis mis en orbite par les grands groupes de presse, c’est un candidat construit sur mesure pour créer une pseudo-gauche ultralibérale répondant aux desiderata des grands groupes financiers. Son programme est bien une véritable déclaration de guerre, guerre sociale déclarée à ceux qui ne possèdent rien que leur force de travail.

Malgré cela, et en toute connaissance de cause je voterai pour ce candidat. Je voterai pour ce candidat que je combattrai dès le lendemain du scrutin. Je voterai pour ce candidat parce que l’élection l’arrivée au pouvoir de la candidate du Front National représente un risque majeur de recul des libertés démocratiques, libertés syndicales, liberté de manifester… déjà mises à mal par l’état d’urgence. Je voterai pour ce candidat, contre le Front National, pour pouvoir continuer à lutter pour nos libertés et nos droits. Je voterai pour ce candidat en étant pleinement conscient que le vote n’est qu’un élément du combat nécessaire, combat contre le Front National, combat contre les idées du Front National qui ont déjà largement imprégné la société française. Je voterai dimanche pour ce candidat sans aucune illusion et les larmes aux dents.

Se macroniser

Il importe de rendre à César ce qui appartient à César. J’ai découvert le verbe transitif macroniser grâce à Bernard Pivot qui a publié le tweet suivant “Se macroniser. Déf.: se rallier au futur gagnant. Ex.: début 44, pétainistes et indécis se macronisaient pour de Gaulle”.

Le mot est superbe pour décrire une situation sinistre où les ralliements se multiplient, y compris au mépris même des engagements pris, tel le ralliement de Monsieur Valls mais que pouvait-on attendre d’un tel individu après la brillante prestation fournie comme ministre de l’intérieur puis comme Premier ministre ? N’a-t-il pas déclaré par la suite « Même si François Fillon sortait vainqueur de ce combat, il faudrait aussi chercher à trouver des compromis avec la droite parlementaire. »

Si l’on ne peut que s’interroger, à juste titre, sur la sincérité de ces ralliements opportunistes, je ne sais pour qui mon estime est la plus faible, pour celles et ceux qui se rallient à l’odeur de la gamelle ou pour celles et ceux, soutiens des premiers jours d’Emmanuel Macron, qui ont soutenu un candidat sans programme, vendu uniquement sur un image médiatiquement construite ?

La palme de la macronisation reviendra, in fine, à Monsieur Gattaz qui, prudent ou opportuniste, a adoubé deux candidats, Messieurs Fillon et Macron. Voilà donc deux candidats pour lesquels il n’est absolument pas possible de voter !

Casseurs ou manifestants ?

Depuis le 9 mars, après chaque manifestation contre la loi Travail, les commentaires, déclarations et articles condamnant les casseurs se sont succédé. Jusqu’ici, rien d’étonnant, c’en est même devenu une tradition, mais alors que les Bonnets rouges, par exemple, qui se « contentaient », en 2013, de démonter les portiques de détection pour l’écotaxe, n’ont jamais été évoqués, dans les mouvements sociaux, les casseurs sont systématiquement pointés du doigt.

Les casseurs, définis par le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales comme partisans de la violence comme moyen d’action contre un régime politique, ont fait leur grande apparition dans le champ politique français avec la loi no 70-480 du 8 juin 1970 dite loi anti-casseurs. Cette loi de circonstances, votée après mai 1968, permettait notamment de condamner une personne, en raison d’agissements commis par des tiers -y compris par des provocateurs, bien que n’ayant elle-même commis aucune violence. Abrogée en 1982, un sénateur UMP en a demandé le rétablissement en 1998.

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