Les perspectives offertes par les seconds tours d’élection sont rarement réjouissantes, mais cette fois-ci c’est pire encore : nous sommes à nouveau soumis à cette injonction « faire barrage au Front National. » Et pourtant la seule option possible est insupportable, avec un candidat porteur d’une régression sociale assumée, dont le programme, avalisé par le président du MEDEF, prévoit la révision du Code du travail par ordonnance. Ce candidat n’est pas un candidat antisystème, comme il voudrait nous le laisser croire. Sorti de l’ombre par Messieurs Hollande et Valls qui devront en rendre compte, puis mis en orbite par les grands groupes de presse, c’est un candidat construit sur mesure pour créer une pseudo-gauche ultralibérale répondant aux desiderata des grands groupes financiers. Son programme est bien une véritable déclaration de guerre, guerre sociale déclarée à ceux qui ne possèdent rien que leur force de travail.
Malgré cela, et en toute connaissance de cause je voterai pour ce candidat. Je voterai pour ce candidat que je combattrai dès le lendemain du scrutin. Je voterai pour ce candidat parce que l’élection l’arrivée au pouvoir de la candidate du Front National représente un risque majeur de recul des libertés démocratiques, libertés syndicales, liberté de manifester… déjà mises à mal par l’état d’urgence. Je voterai pour ce candidat, contre le Front National, pour pouvoir continuer à lutter pour nos libertés et nos droits. Je voterai pour ce candidat en étant pleinement conscient que le vote n’est qu’un élément du combat nécessaire, combat contre le Front National, combat contre les idées du Front National qui ont déjà largement imprégné la société française. Je voterai dimanche pour ce candidat sans aucune illusion et les larmes aux dents.