L’on voit régulièrement fleurir des déclarations proclamant qu’il faut faire sauter les bouchons pour fluidifier la circulation dans les grandes agglomérations et notamment en région parisienne dans la zone urbaine dense. Et il semble que les périodes électorales soient particulièrement propices pour ces annonces et promesses de la part de candidats de toutes couleurs politiques.

Certes, la suppression des embouteillages avec toutes les nuisances qu’ils peuvent générer est un objectif louable et ambitieux. Mais les moyens à mettre en œuvre pour y arriver représentent un vrai choix politique, il serait au mieux illusoire et au pire mensonger de prétendre aujourd’hui résorber les bouchons en cherchant des solutions pour fluidifier le trafic localement. En effet, d’une part la question de la fluidité du trafic ne peut être traitée uniquement au niveau d’une seule collectivité locale mais par une réflexion à l’échelle de la zone urbaine dense. D’autre part, toute tentative d’améliorer la circulation sur un secteur a pour effet immédiat de dévier de nouveaux véhicules vers ce secteur, et plus encore avec les applications de navigation. Enfin, la synchronisation des feux tricolores pour permettre une meilleure circulation peut sembler une solution pertinente mais qui repose sur un choix, synchronise-t-on la vitesse pour les voitures ou pour les vélos ?

Il est clair que la seule façon de faire sauter les bouchons est de limiter le nombre de voitures en ville. Pour cela, deux éléments sont fondamentaux. Des transports en communs performants doivent exister, la question de leur gratuité devant être posée, et même si de grands projets sont engagés, les budgets d’investissement ne sont pas encore suffisants. Les circulations douces doivent être encouragées et développées et cela ne sera possible que par la mise en place de réelles infrastructures dédiées aux déplacements cyclistes selon un schéma cohérent, le RER V, Réseau express régional vélo, avec neuf lignes cyclables reliant les grands pôles de la région, issu des travaux du Collectif Vélo Île-de-France.

Il est urgent de prendre les décisions nécessaires pour développer de nouveaux modes de mobilités et les maires issus des élections du mois de mars auront un rôle important à jouer.