« Car être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaines; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres. »
Nelson Mandela

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Second tour dans la onzième circonscription du Val de Marne

Emmanuel Macron, ou plutôt le produit politique ayant pour nom Emmanuel Macron et construit sur mesure pour créer une pseudo-gauche ultralibérale répondant aux désidérata des grands groupes financiers, semble en passe d’atteindre son objectif. Dans la quasi-totalité des circonscriptions au second tour sera présent.e un.e candidat.e labellisé.e La République en marche.

Le risque, annoncé comme inéluctable par la presse, est grand que le parlement soit outrageusement monocolore et au service d’un projet politique inquiétant, hausse de la CSG sur les retraites, déconstruction du Code du travail, affaiblissement du rôle du parlement par l’utilisation des ordonnances, remise en cause des libertés fondamentales avec l’inscription dans le droit commun des mesures relevant de l’état d’urgence…

À la fin de cette longue séquence électorale ; il nous appartiendra d’analyser les causes de cette catastrophe et d’en tirer les conséquences.

En attendant, dimanche aura lieu le second tour des élections législatives. Dans la onzième circonscription du Val-de-Marne, la candidate La République en marche est arrivée en tête au premier tour. Mais contrairement à de trop nombreuses circonscriptions, le Front national et Les Républicains ont été éliminés au premier tour. Cette candidate sera opposée au candidat de La France insoumise, Djamel Arrouche.

Je serai encore de tous les combats contre la droite, fut-elle relookée en macronisme. Ce combat je le mènerai dans les mobilisations, dans la rue mais aussi dimanche en votant pour Djamel Arrouche pour tenter d’avoir une réelle opposition de gauche au parlement qui s’oppose à la politique ultralibérale.

Faire barrage au Front National ?

Les perspectives offertes par les seconds tours d’élection sont rarement réjouissantes, mais cette fois-ci c’est pire encore : nous sommes à nouveau soumis à cette injonction « faire barrage au Front National. » Et pourtant la seule option possible est insupportable, avec un candidat porteur d’une régression sociale assumée, dont le programme, avalisé par le président du MEDEF, prévoit la révision du Code du travail par ordonnance. Ce candidat n’est pas un candidat antisystème, comme il voudrait nous le laisser croire. Sorti de l’ombre par Messieurs Hollande et Valls qui devront en rendre compte, puis mis en orbite par les grands groupes de presse, c’est un candidat construit sur mesure pour créer une pseudo-gauche ultralibérale répondant aux desiderata des grands groupes financiers. Son programme est bien une véritable déclaration de guerre, guerre sociale déclarée à ceux qui ne possèdent rien que leur force de travail.

Malgré cela, et en toute connaissance de cause je voterai pour ce candidat. Je voterai pour ce candidat que je combattrai dès le lendemain du scrutin. Je voterai pour ce candidat parce que l’élection l’arrivée au pouvoir de la candidate du Front National représente un risque majeur de recul des libertés démocratiques, libertés syndicales, liberté de manifester… déjà mises à mal par l’état d’urgence. Je voterai pour ce candidat, contre le Front National, pour pouvoir continuer à lutter pour nos libertés et nos droits. Je voterai pour ce candidat en étant pleinement conscient que le vote n’est qu’un élément du combat nécessaire, combat contre le Front National, combat contre les idées du Front National qui ont déjà largement imprégné la société française. Je voterai dimanche pour ce candidat sans aucune illusion et les larmes aux dents.

Se macroniser

Il importe de rendre à César ce qui appartient à César. J’ai découvert le verbe transitif macroniser grâce à Bernard Pivot qui a publié le tweet suivant “Se macroniser. Déf.: se rallier au futur gagnant. Ex.: début 44, pétainistes et indécis se macronisaient pour de Gaulle”.

Le mot est superbe pour décrire une situation sinistre où les ralliements se multiplient, y compris au mépris même des engagements pris, tel le ralliement de Monsieur Valls mais que pouvait-on attendre d’un tel individu après la brillante prestation fournie comme ministre de l’intérieur puis comme Premier ministre ? N’a-t-il pas déclaré par la suite « Même si François Fillon sortait vainqueur de ce combat, il faudrait aussi chercher à trouver des compromis avec la droite parlementaire. »

Si l’on ne peut que s’interroger, à juste titre, sur la sincérité de ces ralliements opportunistes, je ne sais pour qui mon estime est la plus faible, pour celles et ceux qui se rallient à l’odeur de la gamelle ou pour celles et ceux, soutiens des premiers jours d’Emmanuel Macron, qui ont soutenu un candidat sans programme, vendu uniquement sur un image médiatiquement construite ?

La palme de la macronisation reviendra, in fine, à Monsieur Gattaz qui, prudent ou opportuniste, a adoubé deux candidats, Messieurs Fillon et Macron. Voilà donc deux candidats pour lesquels il n’est absolument pas possible de voter !

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